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Une planche ou une poutre qui a participé à faire tenir une grange debout pendant un siècle peut, transformée en un meuble ou une tête de lit, servir encore 100 ans. Revaloriser le précieux et le durable, c’est ce qui motive Francis Chartrand et Mathieu Roy. Les deux jeunes hommes derrière Recyc-Antique se spécialisent dans le démantèlement de granges et la fabrication de meubles sur mesure. Des meubles qui ont une âme. Francis Chartrand a toujours aimé les antiquités, les trucs un peu vieillots. Un jour, le toucheà- tout formé en comptabilité s’est vu offrir le laborieux contrat de démolir une grange. Quatorze ont suivi. « C’est là qu’on a décidé de pousser dans le meuble », raconte le jeune homme de 28 ans, qui a hérité de la bosse des affaires de son père. Avec son collègue et ami de longue date Mathieu Roy, qui poursuit actuellement ses études en charpenterie-menuiserie, il a lancé Recyc-Antique dont les bureaux se trouvent à Cowansville et l’atelier à Sherbrooke. « Ce n’est pas un travail facile, ne cache pas Francis. Dans le démantèlement d’une grange, il y a 75 % d’improvisation et 25 % d’organisation. C’est du cas par cas. On y va grange par grange. » « Avant de se lancer, il faut avoir une bonne idée de la structure avant de la défaire, ajoute Mathieu, 26 ans. Il y a des étapes à respecter, car ça peut être dangereux. Une poutre de 30 pieds qui pèse 500 livres, il faut souvent être quatre pour la lever. Juste la manutention, c’est de l’ouvrage. » Un boulot qui demande force et précaution, mais qui fait vivre de grands moments aux deux acolytes. Lors de la démolition d’une grange récemment, toute la famille du propriétaire s’est présentée sur les lieux pour vivre ce grand moment. « La rencontre avec les gens, ça j’aime ça, lance Francis. Chaque grange a son histoire. Des fois, c’est très émotif. C’est un patrimoine laissé par toute une famille. Chaque fois, jeprends le temps de m’assurer que les gens prennent la bonne décision. Des subventions existent pour permettre de les rénover. » « Mais d’autres fois, les murs tiennent par la peur, même que la peur est partie ! , poursuit-il en riant. Normalement une grange, c’est extrêmement solide. » Deuxième vie Une semaine entière est souvent nécessaire pour éliminer une grange du paysage. Sur place, le bois est ensuite trié selon sa couleur (le bois de grange gris est le plus populaire), son épaisseur et son état. « Il y a différents types de gris et de brun. Il y a des planches coupées à la hache et à la scie..., raconte Francis. Au Québec, nos granges ne sont pas parfaites, surtout à cause du relief des campagnes, de notre climat. Des fois, on ne peut pas récupérer tout le bois. » Celui qui jouira d’une deuxième vie doit être coupé et traité au Borax pour éliminer toutes traces de moisissures ou d’insectes qui pourraient s’y trouver. « Des fois, on fait de belles trouvailles, raconte le jeune homme d’affaires. On a déjà trouvé des rails, de vieilles boîtes de bois, des bouteilles de bière anciennes. Tout ça dans les murs ou sous le foin. » Le bois, lui, il le vend, par exemple, aux restaurateurs d’ici. Il l’exporte en Europe où la demande est grande, dit-il, ou il s’en sert pour fabriquer des tablettes, des tables ou des présentoirs. La petite boutique Méli-Mélo située rue Principale à Cowansville est une des premières à avoir donné une chance à Recyc- Antique. « J’ai vu le comptoir qu’ils ont fait chez son père (Laco Électrique) et je les ai cherchés !, lance Deborah Dufresne, propriétaire de l’endroit. Ils travaillent vraiment bien. » « Le bois de grange est un bon matériaux, insiste Francis. La limite, c’est l’imagination. » « C’est quelque chose de durable, enchaîne Mathieu. Un bois qui a 100 ans ne travaillera plus jamais ! Du bois de grange, ça ne bouge pas. » La récupération de planches et de poutres centenaires, elle, est toutefois en plein mouvement. Francis et Mathieu entendent surfer sur cette vague tant et aussi longtemps que l’engouement pour la rusticité et la chaleur du bois de grange a la cote. Pour vendre leur bois et leurs meubles, Mathieu dit viser le Québec et l’ensemble du Canada. Ce à quoi Francis s’empresse d’ajoute « l’Amérique du Nord ! » Le duo souhaite vendre ses planches dans les grandes surfaces, construire encore plus de meubles et poursuivre l’exportation. « Il y a tout un potentiel à exploiter, dit Mathieu, l’artisan. Un jour on n’aura pas le choix de se tourner vers des choses durables et de prendre soin des choses que nous avons. Par la récupération de bois de grange, on va peut-être aussi sauver quelques forêts... »

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